C’est en 2018 que les clowns de VIVRE AUX ECLATS ouvrent leur premier bal à l’hôpital gériatrique de Fourvière après une période d’immersion dans les services de soins longue durée. L’objectif de cet évènement est de vivre un temps fort pour se dire au revoir et garder une trace du lien qui s’est tissé entre tous, les clowns, les personnes âgées et le personnel. Les familles sont présentes et prennent part à la fête aux côtés de leur parent. VIVRE AUX ECLATS a depuis choisi de renouveler cette proposition festive à chaque fin de programme, la déclinant en bal dans les établissements gériatriques ou en boum dans les foyers d’accueil médicalisés. Une clowne DJ veille à chaque fois à adapter un répertoire musical à l’âge et aux envies des résidents. Ces bals réintroduisent de la temporalité et de la fantaisie dans un quotidien institutionnel. Il y a d’abord les cartons d’invitation que les clowns distribuent en amont aux personnes. Un événement va avoir lieu pour lequel ils sont invités et attendus. Puis le jour J, chacun se prépare pour aller danser. Des bénévoles de VIVRE AUX ECLATS proposent des accessoires (colliers, cravates…). Les clowns revêtent eux aussi leurs plus beaux costumes. Et chaque fois, la magie opère, tout le monde participe quelques soient ses capacités. Certains dansent avec leur bras, leurs yeux, les fauteuils tournoient sur la piste, les accessoires et costumes participent à valoriser les personnes. Les soignants évoquent la fierté, le dépassement de soi. La qualité artistique et la part du beau dans les costumes, la musique, la danse, viennent nourrir ce sentiment de reconnaissance, de dignité et de fierté, sentiment d’autant plus précieux pour des personnes fragilisées par le grand âge ou le handicap.
Pour Thierry Thieu Niang, danseur et chorégraphe, « la danse commence dans une simple position assise, quand l’enfant essaye de tenir debout, ou encore dans le tremblement d’une personne âgée. C’est le mouvement naturel des corps. Danser avec quelqu’un, c’est trouver comment on accorde son geste et un geste de l’autre. C’est un mouvement commun, une proposition de lien… On accorde les corps pour rompre la solitude… Avec la danse, on continue de se relier à la vie, par le corps, et on regarde la maladie depuis un autre endroit. »*
Ce sont ces moments d’accordage et de rencontre que nous rapporte Dominique, bénévole de VIVRE AUX ECLATS, à l’occasion d’un bal organisé par les clowns au sein de l’EHPAD Villette d’Or : « Le jeu des clowns m’a beaucoup émue. Ils ont cette faculté d’aller toucher les cœurs, les émotions, au-delà des mots. Un simple regard, un simple geste, et les visages des personnes qui ne sourient pas au quotidien s’illuminent. J’ai vu des personnes allongées dans des fauteuils tenter de relever la tête pour elles aussi participer à cette grande fête musicale. Je garderai le souvenir de cette dame qui est restée debout sur la piste dansante tout le temps du bal. Elle paraissait immobile vue de l’extérieur mais dans sa tête, je la sentais partie très loin dans sa jeunesse. »
Entre mars et juin 2023, 5 évènements dansants sont proposés par les clowns dans les établissements de soins dont un bal intergénérationnel qui réunira au Médipôle Lyon-Villeurbanne les enfants du SSR Fougeraie et les patients des services de gériatrie.
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Jefaisundon
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