Johan Lescop est directeur artistique au sein de l’association VIVRE AUX ECLATS, un poste clé qui a su s’adapter au gré des évolutions de l’activité de l’association.
Comment définirais-tu ta mission à VIVRE AUX ECLATS, et s’il y a lieu, son évolution au fil du temps ?
Quand je démarre à VIVRE AUX ECLATS, ma mission principale repose sur la direction d’acteurs, lors des observations, au cours des débriefes et pendant les temps de formations internes, ce que je continue à faire. Mais au fil des années, grâce à l’élaboration, la transmission et l’évolution des outils, c’est une ligne artistique pour le travail du clown en milieu hospitalier qui se dessine, entre sensible et démesure, travail technique et travail émotionnel.
J’apporte mon point de vue sur les projets en cours et à venir, en complémentarité du travail de Natacha, directrice de VIVRE AUX ECLATS.
Aussi, j’ai mis en scène et prépare la reprise et l’évolution des spectacles « Fracture d’Amour, Fracture d’Humour » et « Sens Dessus Dessous » à chaque représentation.
Qu’est ce qui t’anime dans cette mission ?
J’aime faire travailler des clowns, encore plus sur le long terme. Chaque comédien-clown est une planète, j’aime explorer, affiner avec les comédiens, tenter d’en saisir les mystères en installant un climat de confiance.
J’aime aussi que ces clowns-là gravitent autour d’un projet associatif et l’alimentent, un projet de société où la question politique est intrinsèquement liée à la dimension artistique.
Et j’aime le travail en équipe considérant qu’il est plus stimulant qu’un travail solitaire.
Comment as-tu considéré et conçu ta mission de direction artistique pendant la période du premier confinement ? Se distinguait-elle de ta mission habituelle ?
Cette mission s’est construite en lien avec les questions qui se sont posées dans ce contexte, à savoir :
Comment garder ou retrouver un lien avec les patients / résidents malgré le confinement et l’isolement ?
Pouvons-nous d’une manière ou d’une autre signifier notre soutien aux équipes soignantes ?
Comment renouer le lien au sein de l’équipe de comédiens/clowns qui souffrait d’un certain abattement ?
Deux axes de travail se sont rapidement dessinés : la création de courtes vidéos individuelles des clowns confinés et le suivi du projet clown en visio.
J’ai élaboré des documents-ressources afin de définir un cadre de création individuelle et les points de vigilance pour le jeu en duo avec les établissements pour qui c’était possible, via Skype ou Zoom.
En fin de confinement, j’ai organisé un temps de travail spécifique sur les outils visio/clown où il s’agissait de se confronter en direct aux différentes contraintes et chercher des stratégies pour les contourner.
La direction artistique d’une équipe de comédiens-clowns intervenant en milieu de soin est-elle spécifique ?
Chaque équipe artistique a ses spécificités.
A VIVRE AUX ECLATS, le projet artistique est en lien avec un projet politique : prendre soin, s’accorder à/avec l’autre, jouer en “éponge”, en empathie, l’humain au cœur, la fantaisie et la sensibilité comme projet de société.
Les comédien-nes doivent s’intégrer au cadre et au règlement des lieux de soins, tout en flirtant avec l’impertinence. Ils-elles doivent développer leur capacité d’analyse de ce qui se passe dans l’Ici et Maintenant pour réagir, changer radicalement de proposition s’il le faut ou tirer le fil de ce qui s’invite lorsqu’ils-elles sentent l’accroche … pouvoir faire feu de tout bois.
Les comédien-nes sont tous-tes référent-e-s de lieux, ce qui leur demande également savoir-faire et savoir-être pour trouver là aussi la place la plus juste possible.
Jouer en duo permet de s’appuyer sur le partenaire car si jamais par mégarde l’un des deux trébuche, l’autre sera là pour l’aider à se relever … juste après avoir ri comme une baleine, bien sûr !
Si tu devais définir ta fonction de directeur artistique à VIVRE AUX ECLATS en 3 mots…
Sillon
De corps à cœur
Fertile
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Jefaisundon
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